Borat

Publié le par Q1

J'ai pas encore eu le temps d'en parler pour cause de présence réduite à mon domicile et notes écrites à l'avance, mais jeudi soir, j'ai été voir Borat.
Borat Sagdiyev est un journaliste kazakh qui se lance dans un périple à travers les Etats-Unis pour une série de reportages en vue d'initier la glorieuse nation Kazakh à la grandeur Américaine.

Sauf que Borat est un type complètement infréquentable. Tableau rapide : homophobe primaire, antisémite nauséabond, misogyne arriéré... et débarquant de ce qui semble être un trou perdu.
Là où ce film devient un morceau de franche jubilation, c'est quand on sait qu'il y a en tout et pour tout 4 acteurs/trices dans ce film. Tout le reste sont des citoyens Américains interviewés en croyant à la Kazakhitude de leur interviewer, ce qui donne lieu à une déferlante de situations oscillant au fil du film entre le déjanté absolu et le flippant total, pour un tout corrosif, outrancier et révélateur.

Parce que, ce que Borat met en évidence, au délà de la bouffonerie grotesque du personnage, ce sont à la fois le politiquement correct de certains et la bourrinerie assumée d'autres... Borat n'a pas le discours d'un type qui veut convaincre, au contraire... Il se présente comme le type qui veut apprendre, lance ce qu'il pense de tel ou tel sujet, et laisse ses "victimes" faire le reste... Des gens qui lui reprochent le plus poliment possible ses propos à ceux qui en remettent une couche de bovinerie primaire en passant par ceux qui ne tiquent pas le moins du monde ("Quel arme serait la plus adaptée pour tirer sur un juif ?"), chacun montre une facette de l'Amérique, et pas la plus reluisante...

Ce film n'est pas pour les enfants, soyons clairs là dessus.
Ce film ne s'adresse pas aux coeurs sensibles.
Ce film n'est pas non plus pour des personnes incapables de jouir d'un humour nécessitant plus d'un degré d'interprétation. Et de façon générale, ce film n'est pas pour les gens dont l'espace rectal est occupé par un manche à balai.

Ce film donne dans l'outrnacier le plus total. Là où le trash actuel se contente de jouer sur la douleur physique (Jackass) ou le cul et le sordide (cf. Michel Muller et ses "Fallait pas l'inviter"), Borat arrive à ressortir la corde du foutage de gueule d'autrui, genre qui manque cruellement dans une société de plus en plus aseptisée et de plus en plus dénuée de capacité au second degré (Regardez les épisodes d'Objectif Nul, par exemple, et dites moi si on peut encore faire passer des vannes sur le racisme ou Auschwitz...).

On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui, disait Desproges.
Je ne recommande donc pas Borat à n'importe qui, je dis simplement à quel point je l'ai trouvé jouissif et libérateur...
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M
je n'ai lu que du bien de ce film, je vais essayer de le voir prochainement =)
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